Un poète que je l’adore c’est Charles Baudelaire. Il a écrit pendant le 19ème siècle à Paris. Ici un de son poème :
Enivrez-Vous
Il faut être toujours ivre.
Tout est là:
c’est l’unique question.
Pour ne pas sentir
l’horrible fardeau du Temps
qui brise vos épaules
et vous penche vers la terre,
il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi?
De vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise.
Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois,
sur les marches d’un palais,
sur l’herbe verte d’un fossé,
dans la solitude morne de votre chambre,
vous vous réveillez,
l’ivresse déjà diminuée ou disparue,
demandez au vent,
à la vague,
à l’étoile,
à l’oiseau,
à l’horloge,
à tout ce qui fuit,
à tout ce qui gémit,
à tout ce qui roule,
à tout ce qui chante,
à tout ce qui parle,
demandez quelle heure il est;
et le vent,
la vague,
l’étoile,
l’oiseau,
l’horloge,
vous répondront:
“Il est l’heure de s’enivrer!
Pour n’être pas les esclaves martyrisés du Temps,
enivrez-vous;
enivrez-vous sans cesse!
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.”
J’adore ce poème parce que c’est très inspirant ! Baudelaire ne dit pas juste enivrer comme avec de la bière ; il encourage ses lecteurs être ivre toujours avec la vie. Ce n’est pas un poème normal pour le 19ème siècle ; c’est en forme détendue. Maintenant, nous s’appelons ce genre de poème « en prose poème » ou « le forme libre ». C’était nouvel pendant le 19ème siècle mais, aujourd’hui, c’est très normal parce que Baudelaire et les autres on été des innovateurs.
Soyez ivre !
* Si vous voudriez lire le poème en anglais, il y a des traductions ici et ici et ici.
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